Interview – Aurélien Ouzoulias

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FICHE SIGNALÉTIQUE

NOM : OUZOULIAS
PRÉNOM : Aurélien « Aurel”
Lieu de naissance : Colombes(92)
Date de naissance : 18/03/1981
Lieu d’habitation actuel : Levallois-Perret

Réseaux sociaux :

Facebook : facebook.com/aurelfrenchdrummer
Twitter : twitter.com/aureldrums
Site web : www.aurelienouzoulias.com

Master class

Aurélien Ouzoulias au Drumming Lab
“Du Jazz au Métal, la batterie dans les musiques actuelles”
Vendredi 19 septembre à 20h00
Prix 20€ – Durée 2 heures

Prix spécial pour les membres de la Web Music School !! À la réservation, dites que vous êtes membre et bénéficiez du tarif de 17€ . Attention cette offre est limitée aux 10 premières places, DÉPÈCHEZ-VOUS !!

Informations, inscriptions & réservations :
[email protected] ou 09 67 08 35 14
9 rue de L’Eperon 75006 Paris
www.drumminglab.com
www.facebook.com/DrummingLab

Mon profil :

Batteur, percussionniste, je me dirige vers la musique à l’âge de 15 ans.Très vite la batterie devient mon activité principale et à 18 ans je me décide à en faire son métier. En 1999 je pars m’installer à Nancy pour y suivre le cursus de la Music Academy Internationale.
En septembre 2000, je monte mon premier groupe professionnel KOOMA et me retrouve rapidement engagé dans divers projets musicaux (PATRICE Star’Ac, ERIKEL).
En 2003 après plusieurs tournées française je deviens le batteur de RON THAL (BUMBLEFOOT), guitariste américain très reconnu, aujourd’hui membre de GUNS N’ROSES.
En 2004, je rejoins le groupe de métal ZUUL FX avec qui je fais plusieurs tournées européennes. j’enregistre deux albums studio, un DVD et plusieurs clips diffusés sur MTV, MCM, W9, VH1.
En 2007, j’intègre MÖRGLBL (avec Christophe Godin), groupe existant depuis 1998. Ce trio de Fusion-Jazz-Rock devient sa principale activité. Avec Mörglbl, il part en tournée plusieurs fois aux U.S.A, en Chine, en Angleterre, joue régulièrement au MUSIKMESSE de Francfort et plus récemment au Shanghai Music Show.
Depuis 2009, j’accompagne aussi la chanteuse américaine CHI COLTRANE, avec un passage très remarqué à Vienne (Autriche) en Juin 2009 devant 70 000 personnes.
En Novembre 2010, je rejoins le mythique groupe de Hard Rock français SATAN JOKERS en compagnie du talentueux bassiste PASCAL MULOT et de RENAUD HANTSON.
Plus récemment, je décide d’officialiser une collaboration musicale de plus de 10 ans en créant l’équipe The M.A.Y.S. et en lançant le projet E-MUSIC PROD.
En 2012, je sors mon premier album solo PLAYGROUND. Cette même année, j’accompagne le guitariste PAUL GILBERT (Mr Big, Racer X) lors de ses guitar-clinic.

Les artistes que j’accompagne

je joue sur les disques de : Yves Gilbert, Florent Mothe, Pascal Mulot, Renaud Hantson, Stephane Grangier, Satan Jokers, …
je joue sur scène avec : Paul Gilbert (Mr big), Guthrie Govan, Jess Amli, Olivier Miller, The M.A.Y.S, Satan Jokers, Chi Coltrane, MÖRGLBL, Ron Thal Bumblefoot (Guns N’ Roses), …

Mon matériel :

je joue sur : Tama Hyper-drive, Cymbales Meinl Byzance-MB20, Baguettes Vater Chad Smith signature

Interview :

WMS : Comment as tu débuté la musique ?
AO : Je suis tombé dingue d’un groupe de hard rock , Guns N’Roses, avec la BO de Terminator 2, j’avais 14 ou 15 ans. Le morceau You Could Be Mine commence par une intro de batterie qui me paraissait à l’époque venant des plus hautes sphères de l’Olympe!!! Ça correspondait bien avec ma période ado-rebel. Plus jeune, j’avais fait de la flute traversière, donc rien à voir. Par contre grâce à ça j’avais déjà des bonnes notions de solfège. Puis au lycée j’ai commencé à jouer dans mes premiers groupes, une fois ou deux par semaine.

Comment as tu appris la batterie ?
Très vite j’ai pris des cours avec un prof local, qui a su me faire découvrir d’autres styles, jazz-rock, progressif, fusion. Avec le recul je me dis que c’est une chance car si j’étais tombé avec un jazzman ça m’aurait peut être dégouté d’apprendre l’instrument. Cette rencontre m’a permis de faire le lien entre mes gouts et des styles plus sophistiqués.

Quelles sont tes influences musicales?
Le rock, le metal, la pop, le prog, la fusion…. Il y a tellement de supers artistes!!! En vrac je te donne, Peter Gabriel, Sting, Guns N’Roses, Meshuggah, Stone Sour, Keane, Toto, Anastacia, Baroness, Celia Cruz, Michel Camilo.

Quels sont les 3 morceaux qu’un batteur devrait connaitre par coeur ?
Rosana de Toto car le shuffle de Jeff Porcaro sur ce titre a jeté les bases d’un style toujours actuel, groove et technicité.
Babylon Sisters de Steely Dan, c’est la version épurée du shuffle, très important de jouer simple et efficace.
Et…. You could be mine de Guns N’Roses car c’est le meilleur morceau de la terre!!!! 🙂

On trouve beaucoup d’outils pédagogiques, quels sont les incontournables ?
Un métronome!!! Pour le reste n’importe quelle méthode ou vidéo. Mais surtout ne pas oublier de faire travailler sa propre oreille et éviter le réflexe Youtube sans réfléchir. Certaines personnes filent direct sur Youtube quand elles ne comprennent pas un groove ou un break et sur internet on trouve un nombre incalculable de vidéos mal enregistrées et qui ne donne pas les bonnes explications. Il est donc important de se forger sa propre oreille musicale, d’écouter dans le details, d’essayer de comprendre par soi-même les choses et de créer ses propres manière d’interpreter la musique. C’est en faisant travailler son oreille, en trouvant ses propres concepts que l’on se forge une identité. Plus récemment le DrumBook de Franck Aghulon me parait être une belle bible de la batterie.

Comment développer son propre jeu ?
En travaillant son oreille, en s’ouvrant à des styles que l’on ne connait pas, en se mettant en difficulté mais surtout en travaillant de manière régulière. Ne pas forcément chercher à copier les batteurs à la mode, c’est bien de s’en inspirer mais l’imitation sera toujours moins bien que l’originale.

Comment te prépares tu pour jouer sur scène ?
Ça dépend du projet, si c’est du métal je vais principalement travailler mon jeu de grosse caisse, la vélocité et ma précision. Si c’est des styles plus soft généralement je me fais tourner les morceaux tranquillement à la maison. Je travaille aussi beaucoup l’improvisation tout seul, venant du rock et du métal ce n’est pas mon point fort et dans plusieurs groupes je suis amené à faire quelques solos de batterie.

Comment te prépares tu pour jouer en studio ?
Je relève sur papier les morceaux ce qui me donne déjà une vision globale du titre (Structure, grooves principaux). Je relève toutes les mises en place importantes. Puis je fais tourner ces morceaux chez moi en essayant de trouver des parties de batterie qui colleront au titre. Souvent les arrangeurs te fournissent une maquette avec déjà des batteries, essentiellement programmées, ma tache est de rendre le tout vraiment jouable et surtout musical.

Quels conseils donnerai tu aux débutants ?
D’être patient c’est sur la durée que les progrès se font sentir. Surtout de travailler régulièrement, mieux vaut 30 min/jour que 5 h de suite et rien pendant une semaine. Et bien sûr se faire plaisir, c’est l’élément le plus motivant dans la pratique musicale. Ensuite en fonction des objectifs je dirais qu’il faut mettre l’accent sur ses points faibles. L’auto contemplation de quelque chose que l’on maitrise ne fait pas vraiment avancer.

Combien de temps doit on travailler pour arriver à un bon niveau et à quelle fréquence?
Tout depend de ce qu’on appelle un bon niveau. Certains vont viser principalement la technique, mais honnêtement le rôle d’un batteur dans la musique moderne c’est à 90% d’accompagner des musiciens, la technique vient en supplément. Le plus important est de faire bien les choses sur lesquelles on est attendu, et si en plus on peut ajouter un petit peu d’originalité ou de technique bien placé c’est super. Je ne pense pas qu’il y ai un seul rythme de travail qui te permettra d’atteindre un niveau donné. Nous n’avons pas tous les mêmes facilités sur l’instruments, pas les mêmes envies non plus. La seule chose qui est véridique c’est la régularité du travail. Essayez d’établir un plan de travail quotidien réalisable sur les choses qui vous semblent importante, et tenez le toute l’année.

Quel exercice est-il important de travailler ?
Le tempo, travaillez régulièrement au métronome.
Le son, essayez de comprendre les équilibres sonores qui font qu’un batteur va sonner parfaitement dans le style qu’il joue.
L’écoute, savoir gérer ses dynamiques, on ne joue jamais seul sur scène.
La culture, connaitre les grooves principaux de chaque styles. Chaque musique à ses propres codes à connaitre.
Tout le reste sera un plus. Les batteurs qui font les plus grandes carrières sont rarement les plus techniques.

Aujourd’hui travailles-tu toujours ton instrument ? quels types d’exercices ?
Oui régulièrement, j’essaye de travailler les choses sur lesquelles je ne suis pas à l’aise, l’improvisation, les solos, le jazz. Je bosse aussi toujours ma technique de caisse claire pour rester affuté et j’essaye d’incorporer à ma manière certains plans de batteur moderne type gospel chops, mais tout en restant moi-même.

Raconte-nous une anecdote de ta vie de musicien.
Il y en a tellement… Peut-être la plus importante, ma premiere fois avec des musiciens j’avais 15 ans et j’étais incapable de tenir un groove, à chaque break de batterie je retombais à l’envers du groupe, un cauchemar !! mdr
Mais le moment le plus inoubliable, le jour où j’ai aidé le drum tech de Terry Bozzio à monter son kit lors d’un festival, je jouais juste avant et le temps d’installation était très réduit. C’était un rêve de gamin 🙂

Comment se porte le métal aujourd’hui en France?
En fait c’est assez paradoxal car il y a beaucoup de groupes et même des très bon mais comme le marché de la musique ne représente quasiment plus rien ils sont très très peu à en vivre. C’est un milieu peu subventionné, les groupes ou festival trouvent des solutions alternatives (hors maison de disque) pour exister. Quand on voit que le Hellfest est le deuxième plus gros festival français mais qu’il ne touche aucune subvention, on réalise le peu d’intérêt porté par les instances dirigeantes sur ce milieu malgré de nombreux adeptes.

Parle nous du projet Chi Coltrane.
Chi Coltrane est une chanteuse américaine de rock blues gospel. C’est une artiste mondialement reconnue, principalement pendant les années 70, 80, 90. Elle fait son “come back” en 2009 après près de vingt ans d’absence de la scène. C’est vraiment excellent de travailler avec elle, le style est super intéressant et tous les soirs sur scène je joue des parties de batterie jouées en studio par les plus grands batteurs de l’époque, Jeff Porcaro, Jim Gordon etc….

Pour ce type de projet, travailles tu sur la base des albums en essayant de coller le plus possible aux parties originales ou repenses tu les beats pour y apporter ta patte?
L’artiste m’a demandé de coller au maximum à l’album, par soucis de fidélité aux arrangements et pour sa propre écoute sur scène, elle a pris plein de repères sur ses morceaux depuis le temps qu’elle les joue. Elle est beaucoup dans l’instinctif et parfois changer telle ou telle chose peut lui apporter une part de doute. Pour moi ça me va très bien, les parties de batterie sont toutes faites avec gout.

tu as ingurgité le répertoire de Ron « Bumblefoot » Thal en 2 jours, comment as tu fait?
Alors en fait j’ai du le faire en une nuit pas en deux jours. Nous étions en tournée et le batteur de Ron à du partir précipitamment pour des raisons familiales, l’organisateur de la tournée est venu me voir en me demandant de le remplacer pour le lendemain sinon la tournée s’arrêterait. Du coup, pas le choix, j’ai relevé tous les morceaux sur papier comme pour du studio, je les ai joué au maximum pendant la nuit et le trajet du lendemain pour me familiariser avec les parties les plus compliquées. Lors de la balance nous avons pu faire tourner 14 des 16 titres joués le soir même. Seulement deux ont été joués sans aucune répétition. Tout s’est bien passé, mais j’avoue avoir perdu quelques années de vie sur cette période.

Dans ces moments là, joues tu avec tes partitions ou tu apprends tout par coeur?
Et bien je fais un mix des deux, les partitions sont là pour pallier au cas où ma mémoire me ferait défaut. Mais dans cette situation comme le délai d’apprentissage était très court, je me suis beaucoup reposé sur mes notes écrites la nuit précédant le concert.

Tu manies la double pédale avec beaucoup d’aisance, quel conseil donnerai tu aux batteurs (comme moi) qui veulent s’y mettre?
Le conseil le plus important serait de faire l’inverse de ce que l’on souhaite, c’est à dire travailler lentement pour ensuite aller vite. Il faut trouver ses limites de tempo et ensuite travailler dans la durée à des tempos beaucoup plus lent, 70 à 80% plus lentement. Il y a un aspect sportif dans cet accessoire qu’il faut aborder comme un sportif, c’est à dire en travaillant la musculation et l’endurance pour ensuite pouvoir accélérer.

Y a t’il des exercices à travailler en priorité ?
Pour la musculation, alterner 4 coup à droite puis 4 à gauche le tout en gardant le rythme avec les mains. Faire de même avec des groupes de 8 puis 16, et évidemment lentement puis en accélérant petit à petit.
Ensuite pour jouer des débits alterné droite gauche (frisé), il faut d’abord bien mettre en place le débit souhaité (doubles croches, triolets, sextolets, etc….) et le faire tourner longtemps à des tempos lents, puis accélérer. C’est dans la durée et l’endurance qu’on se forge une bonne technique de grosse caisse. Après il faut être capable de jouer des figures rythmiques complexes, pour ça il est important d’abord de comprendre le rythme et ses différentes subdivisions, croches, triolets, double-croches, sextolets etc…..

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