Interview – Sandy Lhaïk

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Et non la batterie et les percussions ne sont pas des matières uniquement masculines !! Je vous présente la charmante… que dis-je ? la ravissante Sandy. Percussionniste cubaine avec les Rumbanana, percussionniste de l’espace avec les Drum De Dames, percussionniste classique dans le Lac des Cygnes, percussionniste à tout faire dans la Belle et la bête… Vous l’aurez compris ce mois-ci nous avons à faire à LA percussionniste française multi-fonctions. Elle va vous faire découvrir son univers pluri-disciplinaire à travers cette interview…

FICHE SIGNALÉTIQUE

NOM : LHAÏK
PRENOM : Sandy
Date de naissance : 4 juillet 1967
Lieu de naissance : Nice (06)
Lieu d’habitation actuel : La Celle st Cloud

Réseaux sociaux :

Facebook : www.facebook.com/sandy.lhaik
Myspace : Myspace de Sandy

INTERVIEW

WMS : Comment as tu débuté la musique ?
J’ai commencé par le piano à 7 ans au CNR de Nice; puis après 10 ans de classique et de musique contemporaine; j’ai craqué! J’avais envie de faire de la batterie et j’ai atterri en classe de percussions toujours au CNR de Nice…et là, j’avais trouvé mon instrument!

Comment as tu appris la batterie et les percussions ?
J’ai pris des cours de batterie et j’ai commencé a jouer dans des groupes, on faisait des reprises de U2, The Police, The Clash… Je travaillais la batterie jazz au CNR de Nice et je jouais du rock dans les groupes! J’ai donc laissé tomber mes études de droit (peu brillantes) pour me consacrer uniquement à la musique. À 20 ans, montée vers la capitale!!
Je fais mes armes au conservatoire du 10e arrondissement dans la classe de JC Chazal. J’obtiens le 1er prix de percu de la ville de Paris et le 1er prix de l’ENM de Bobigny. Je continue pendant 1 an à Créteil dans la classe de Francis Brana puis j’obtient 2 ans après le DE de percussions!
Parallèlement, j’ai appris les congas et les timbalès avec Miguel Fiannaca. Je jouais déjà dans diverses formations : fanfare de rue, orchestres classiques, spectacles de théâtre, spectacle de cirque…

Puis j’ai commencé à enseigner dans divers conservatoire pour finalement n’en garder qu’un seul, celui de Montgeron dans le 91.
J’ai essayé de garder un maximum de polyvalence. Je me suis retrouvée à jouer de la grosse caisse puis du marimba dans un cirque, de la batterie à l’Olympia…

En 1995, j’ai monté un groupe de salsa composée que de filles : les Rumbanana ! Et pendant 15 ans, on a joué dans de nombreux festivals et dans un bon nombre de salles parisiennes. Sans oublier 4 ans d’animation de La Grosse Émission sur la chaine Comédie, Ce fut une sacrée experience!!

L’apprentissage du piano et de la percussion classique m’a apporté de la rigueur dans le travail technique et surtout la maitrise de la lecture… cela me sert énormément aujourd’hui.

Le but est de jouer un maximum dans des configurations aussi bien délirantes (du genre festival de Jazz à Vienne à 7h du matin) que grisante (des stades de 17000 personnes avec Tony Carreira). C’est comme ça que l’on acquiert de l’expérience qui nous permet de s’adapter à chaque situation musicale.

Depuis plusieurs années, j’ai la chance de travailler sur les grosses comédies musicales parisiennes. Le Roi Lion était le premier du genre à Paris, tous les spectacles étaient accompagnés de musiciens. Puis j’ai enchainé avec Mama Mia, et en ce moment La Belle et la Bête.

J’adore changer de style et d’ambiance, Le milieu de la musique baroque n’est pas vraiment le même que celui de la variété!!

On trouve beaucoup d’outils pédagogiques, quels sont pour toi les incontournables ?
Aujourd’hui, avec internet, plus besoin d’attendre un maitre cubain des timbalès! Il est sur internet!! Travaillez la technique et la lecture; et après allez jouer!! Partout!
Attention, cela dépend aussi de sa personnalité et de ce qu’on a envie de faire, moi j’aime jouer! et changer de milieu !

Comment te prépares tu pour jouer sur scène ?
La percussion reste un instrument assez physique donc j’essaie de dormir un max… Mais c’est pas toujours facile!

Combien de temps doit on travailler pour arriver à un bon niveau et à quelle fréquence?
A ma grande honte, je ne travaille plus que dans l’urgence… et pas assez souvent! c’est mal!!! hi hi hi!
Quand on travaille régulièrement la technique et lecture, on arrive vite à un bon niveau, mais cela ne suffit pas! Il faut se laisser pousser des oreilles, de grandes oreilles! et ca prend un peu plus de temps!

Tu as travaillé sur les plus grandes comédies musicales jouées à Paris, le Roi Lion, Mama Mia, la Belle et la Bête. Tu es l’une des spécialistes en la matière. Raconte nous comment ces spectacles se passent.
J’ai la chance de travailler depuis 7 ans à Mogador. Le travail dans la fosse est très particulier! Surtout que là, il ne s’agit même plus de fosse mais d’un aquarium enfoui sous la scene! Le chef est sur un écran et on bosse au casque. Sur le Roi Lion, j’avais des grosses parties de marimba, il y avait 3 percussionnistes et un batteur et personne ne se voyait… pas toujours facile!
Sur Mama Mia, le batteur était enregistré et on jouait au click… avec chef bien sûr! Et sur la Belle et la Bête, je fais percu et batterie! Partie de folie! où je me régale à chaque fois! Le manque de concentration et “l’à peu près” ne pardonne pas !!

Photo de “l’aquarium” de Sandy pour le spectacle la Belle et la Bête

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Le travail pour une comédie musicale est il différent de celui d’un orchestre classique?
Le plus frustrant est d’être enfoui sous terre et de ne jamais être en contact physique avec les autres membres de l’équipe et surtout le public. Mais il y a une belle ambiance dans la fosse, et depuis 7 ans, j’ai de sacrés souvenirs avec tous les musiciens et musiciennes qui ont joués.

Comment se passe les répétitions avec une telle équipe, la préparation du spectacle?
Le travail de préparation pour ces comedies musicales est très intense. Des journées entières de répétitions. Et après, c’est tous les soirs durant 2 mois! Mais heureusement nous sommes 3 percussionnistes à nous partager les spectacles. C’est important pour pouvoir se ressourcer et ne pas faire tous les soirs la même chose.

Tu joues beaucoup de styles différents, classique en orchestre, éclectique avec les DDD, salsa avec les Rumbanana. Pour toi y a t’il un rapport entre tous ces styles ou est ce une approche complètement différente et donc un apprentissage différent?
La comédie musicale n’a rien a voir avec le classique dans la manière de jouer! Même si la partition est assez classique, il faut jouer droit, devant! et pas 3 heures après le temps!! 😉
Quand je jouais le Roi Lion, je faisais en meme temps une série de concerts avec l’orchestre Pasdeloup, et je jouais la grosse caisse dans le Lac des Cygnes!! Pas facile de passer de l’un à l’autre! Mais j’adore ça!
J’ai privilégié la polyvalence dans ma “carrière”. Cela me convient, même si ce n’est pas toujours évident… et j’essaie également de transmettre ça dans mon enseignement.

Une anecdote de ta vie de musicienne à nous faire partager?
J’ai eu la grande chance de jouer au festival de jazz de Nice!! dans mon pays!! J’étais super fière!!
Mes parents étaient là!! mais mon père a tenu 2 morceaux puis est allé voir le match de foot diffusé sur grand écran!! C’était le 12 juillet 1998… France / Brésil!! Il est revenu à la fin du concert un grand sourire aux lèvres car… la France avait gagné! 😉

Quel conseil donnerai tu aux jeunes musiciens?
En résumé, il faut y aller à fond et y croire…

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