Video Batterie Cover – Alain Souchon – Bidon

« Bidon » d’Alain Souchon, sorti en 1976 sur l’album du même nom, est un portrait discrètement mordant de la vie moderne sous des dehors de simplicité entraînante. Derrière ses textures acoustiques douces et son chant feutré se cache une critique aiguisée de l’artificialité, de la société de consommation et des promesses aseptisées du confort moderne. La voix de Souchon porte une tendresse désabusée — il ne crie pas, mais la tristesse et l’ironie dans son timbre disent tout.

D’un point de vue musical, « Bidon » est un exercice de retenue. L’arrangement est dépouillé mais profondément réfléchi. Et pour les amateurs de batterie, c’est une véritable leçon de finesse. Le groove est détendu sans être paresseux — chaque coup de charleston et chaque frappe de caisse claire est posé avec soin. La batterie ne cherche jamais à rivaliser avec la mélodie ou les paroles ; elle souligne plutôt l’atmosphère avec une confiance tranquille.

Au lieu de fills démonstratifs ou de rythmes envahissants, le jeu de batterie mise sur la texture et la retenue. Le batteur crée de l’espace — laissant littéralement les silences entre les temps parler autant que les frappes elles-mêmes. C’est un groove subtil, presque invisible, mais qui définit le ton émotionnel du morceau. Ce genre de jeu demande de la maturité : c’est une question de contrôle, de toucher, de ressenti.

Sur scène, « Bidon » était souvent joué avec un peu plus de chaleur — notamment lors des concerts de Souchon à l’Olympia. La section rythmique s’ouvrait parfois légèrement, apportant une touche de swing ou de rebond, tout en conservant la mélancolie sous-jacente. Le rôle du batteur restait le même : garder la simplicité, servir le message et laisser respirer la chanson.

Au final, « Bidon » n’est pas seulement une chanson maligne — c’est une protestation subtile, peinte dans des couleurs douces. Et pour les batteurs, c’est un rappel que parfois, moins c’est vraiment plus.