Partition Batterie – 4 Non Blondes – Dear Mr. President

Sortie en 1992 sur l’album Bigger, Better, Faster, More!, “Dear Mr. President” du groupe 4 Non Blondes est un hymne politique cinglant, porté par une énergie rock brute. Bien qu’éclipsée par leur tube “What’s Up?”, cette chanson occupe une place particulière pour les amateurs de paroles percutantes, de voix puissantes — et surtout de batterie percutante. Le morceau exprime la frustration vis-à-vis de la politique américaine du début des années 90, notamment sous la présidence de George H. W. Bush, en abordant des sujets comme la guerre, la pauvreté et l’hypocrisie gouvernementale.

La chanson a été écrite par Linda Perry, chanteuse et compositrice principale du groupe. À l’époque, Perry ressentait un profond désenchantement face aux dirigeants politiques. Elle a conçu les paroles comme une lettre ouverte au président, donnant voix aux inquiétudes des citoyens ordinaires qui se sentaient ignorés. Musicalement, ce n’était pas une ballade — il fallait de la puissance, de l’attitude, du muscle. C’est là que la batteuse du groupe, Dawn Richardson, entre en scène.

La batterie de Richardson est le cœur battant de la chanson, lui insufflant urgence et mordant. La composition a pris forme lors de sessions de jam dans leur salle de répétition à San Francisco. Linda apportait un riff et des idées de texte, et le reste du groupe — avec le guitariste Roger Rocha et la bassiste Christa Hillhouse — enrichissait le morceau jusqu’à obtenir une chanson dense et vibrante. Mais c’est bien la batterie de Richardson qui donnait le souffle du titre : charleston sec, toms roulants, caisse claire explosive — tout y est pour faire monter la tension et traduire la colère. Le groove débute de manière tendue et précise, puis explose dans un refrain cathartique qui suit le crescendo émotionnel des paroles.

“Dear Mr. President” a été souvent jouée en live durant les tournées brèves mais intenses du groupe. Elle figure notamment dans leur performance MTV Unplugged, où même en version acoustique, les percussions de Richardson ont su préserver l’intensité du morceau, grâce à l’usage subtil des balais, des rimshots et de variations dynamiques. La chanson est aussi devenue un hymne apprécié lors de concerts à thème protestataire, notamment après la première guerre du Golfe.

Pour les fans de batterie, “Dear Mr. President” est un véritable cours magistral sur l’art de raconter une histoire avec une batterie. Chaque frappe soutient l’atmosphère — elle marche, elle monte, elle éclate. Ce n’est pas seulement une question de rythme : c’est de la colère légitime rendue audible.