Il y a quelques semaines, nous avons appris le licenciement, la réembauche et le nouveau licenciement de Zak Starkey de The Who. Apprenons-en plus sur Zak.
Pour les batteurs qui apprécient l’équilibre entre instinct brut et sobriété raffinée, rares sont les musiciens modernes qui font le pont entre passé et présent comme Zak Starkey. Fils de Ringo Starr et protégé de Keith Moon, Starkey a grandi à la croisée de l’héritage et du chaos. Mais ce qui le rend véritablement fascinant, ce n’est pas sa lignée, mais la façon dont il a développé sa propre identité derrière la batterie. Starkey allie l’imprévisibilité explosive de Moon à un sens du rythme et du groove plus précis, affiné au fil de décennies de tournées avec The Who, Oasis et une multitude d’autres projets. Cet article explore l’évolution de son style, ses principales influences et une performance marquante qui démontre pourquoi il a gagné le respect des batteurs de tous genres.
Une enfance façonnée par les icônes
Le 13 septembre 1965, à Londres, en Angleterre, Zak Richard Starkey naissait dans le monde de la batterie. Fils du batteur des Beatles, Ringo Starr, il avait accès à certains des musiciens les plus emblématiques de l’histoire du rock. Mais c’est Keith Moon, le batteur sauvage et indompté des Who, qui allait offrir à Zak sa première batterie à l’âge de huit ans et donner le ton de son avenir. À 10 ou 11 ans, Zak jouait déjà sur des disques, développant une oreille pour le rock, le reggae et le ska. Malgré les réticences de son père à l’idée d’une carrière de batteur, Zak était captivé par l’instrument, jouant sur des disques et s’immergeant dans le rock classique, le ska et le reggae.
Influences musicales
- Keith Moon – Sa principale influence, notamment en termes d’énergie sauvage et de batterie théâtrale.
- Ringo Starr – Zak a cité les goûts musicaux et l’éthique de travail de son père comme étant profondément influents, même s’il n’a pas pris de leçons formelles de lui.
- John Bonham – connu pour sa batterie puissante et orientée groove, notamment dans Led Zeppelin.
- Billy Cobham – Batteur de jazz hautement qualifié et innovant, les prouesses techniques et les approches créatives de Cobham ont également influencé le jeu de Starkey.
- Clem Burke – Le batteur du groupe Blondie. Son énergie et son dynamisme rythmique se retrouvent également dans le style de Starkey.
Style de batterie
- Agressif mais contrôlé – Alors qu’il canalise le chaos de Keith Moon, Zak conserve plus de précision et de groove.
- Présence puissante en direct – Il est connu pour ses performances énergiques qui égalent ou dépassent l’intensité des batteurs originaux des groupes qu’il rejoint.
- Polyvalent – Le style de Zak s’adapte au rock, au reggae, au psychédélisme et à la pop. Il sait quand laisser la chanson respirer et quand la faire vibrer.
- Aucune formation formelle – Il est essentiellement autodidacte, ce qui contribue à son naturel et à ses compositions peu orthodoxes.
Ce qui distingue Zak, c’est sa capacité à canaliser ses influences sans se contenter de les imiter. Il s’est approprié le chaos de Moon et y a insufflé une certaine discipline, combinant des fills chargés de toms et des crashs dynamiques avec un sens aigu de la retenue. Son passage avec The Who a été un véritable exercice d’équilibriste : préserver l’énergie anarchique de Moon tout en garantissant la cohérence musicale du groupe. À l’inverse, son travail avec Oasis exigeait une approche plus directe et dynamique, et Starkey a su y parvenir avec un groove solide comme le roc et un jeu de caisse claire précis qui ont donné une nouvelle vitalité à leurs albums du milieu des années 2000.
Faits marquants de la carrière
Les premières années
- J’ai commencé à jouer dans des groupes dans les années 1980, tels que The Next et Icicle Works.
- J’ai rejoint le groupe de John Entwistle (le bassiste de The Who) à la fin des années 80, ce qui a été un tremplin vers de plus grandes opportunités.
The Who
- Joué pour la première fois avec The Who en 1996.
- Il est devenu leur batteur officieux à temps plein, surtout après la mort du batteur original Keith Moon.
- A joué lors de tournées et d’albums, notamment Endless Wire (2006).
- Pete Townshend a félicité Zak pour être le « seul batteur capable de jouer les parties de Keith Moon avec respect et sa propre identité ».
Oasis
- Nous avons rejoint le groupe en 2004 lors de l’enregistrement de Don’t Believe the Truth.
- Son jeu de batterie a revitalisé l’énergie du groupe ; il a tourné avec eux et est apparu sur Dig Out Your Soul (2008).
- Parti après la séparation du groupe en 2009.
Autres projets
- Cofondateur de SSHHAARRPP avec sa partenaire Sharna Liguz.
- A travaillé avec des artistes tels que:
- Johnny Marr
- Paul Weller
- The Lightning Seeds
- Chris Difford (Squeeze)
- Connu pour produire et jouer dans des projets moins connus mais musicalement aventureux.
Voici quelques vidéos marquantes de Zak Starkey :
Wonderwall (Live, 2005)
L’une des performances live les plus marquantes de Zak est sa reprise de « Wonderwall » par Oasis en 2005. Si le morceau original est porté par la guitare acoustique et des percussions légères, la batterie live de Zak apporte une profondeur nouvelle au morceau. Sa performance insuffle de l’énergie sans pour autant dominer l’arrangement. Il exploite l’espace avec brio, permettant à chaque grosse caisse et caisse claire de ponctuer la mélodie, et emploie des fills de bon goût qui amplifient l’impact émotionnel du morceau. C’est une véritable leçon de retenue et de musicalité, deux qualités qui définissent l’approche de Zak.
The Who – Baba O’Riley en concert à Hyde Park 2015
Voici une réinterprétation live d’un classique. Zak maîtrise parfaitement le groove légendaire en triolets rendu célèbre par Moon, mais avec une exécution plus nette. Son jeu est plus posé, avec un timing précis et des rythmes épanouis, ce qui permet au groupe de rester soudé. Regardez Hyde Park (2015) pour découvrir comment Zak perpétue l’esprit de Moon tout en soutenant la cohésion du groupe.
Zak Starkey’s drum cam (En direct en Argentine 2017)
The Song Is Over – En direct au Royal Albert Hall 2025
Au-delà du rock : explorer de nouveaux rythmes
La polyvalence de Zak va au-delà du rock de stade. Avec SSHHAARRPP, un projet avec sa partenaire Sharna Liguz, il explore une musique expérimentale et influencée par le dub, s’appuyant sur son amour du reggae et des rythmes groove. Cet aspect de son travail révèle un batteur qui ne se contente pas de rester dans une seule voie. Zak s’approprie un large vocabulaire rythmique, prouvant que son talent dépasse largement l’ombre de son père ou l’héritage de Moon.
Zak Starkey n’est pas seulement un batteur aux origines prestigieuses, c’est un musicien à la voix unique, façonnée par la passion plutôt que par son pedigree. Sa capacité à incarner l’esprit de Keith Moon sans devenir un imitateur, à dynamiser Oasis avec un backbeat plus léger et plus percutant, et à s’adapter avec fluidité entre rock, reggae et pop, fait de lui un musicien d’un genre rare : quelqu’un qui honore la tradition tout en la faisant évoluer. Pour les fans de batterie, son travail live, notamment sur des morceaux comme « The Shock of the Lightning » ou « Baba O’Riley », offre une leçon de maîtrise : chaque fill sert le morceau, et chaque crash a sa raison d’être. Dans un monde où l’on joue à outrance et où la quantification est omniprésente, Zak Starkey nous rappelle ce que signifie vraiment jouer.